Interview Carlos Dourthé – Concert du 2 juin

« Les coulisses musicales : Carlos Dourthé, chef d’orchestre !

Mardi 2 juin prochain, à 20h en la cathédrale Saint-Louis des Invalides, retentiront les premières mesures de l’Ouverture dite Tragique (opus 81) de Brahms, suivies de la première grande œuvre d’envergure de Puccini, la Messa di gloria, composée alors qu’il avait à peine plus de 20 ans.

C’est la jeunesse énergique et passionnée de l’orchestre et du chœur des Universités de Paris qui interprétera ce programme magistral, sous la baguette de Carlos Dourthé, à qui nous avons pu poser quelques questions en avant-première d’un concert s’annonçant exceptionnel !

Ce n’est pas la première fois que vous venez vous produire aux Invalides… Quelles sont vos impressions sur ce monument, lieu inhabituel pour un concert ?
C’est en effet au moins la troisième fois que je viens ici aux Invalides, et c’est toujours un honneur pour moi de pouvoir me produire ici. C’est un lieu qui nous porte, rien que par sa beauté et par ce qu’il représente : avant même de parler de la musique, c’est un lieu dont chaque visiteur perçoit la dimension sacrée et historique en y entrant, et cette perception commune du lieu permet curieusement aux musiciens et aux choristes d’être musicalement dans la même couleur. Quant au niveau de l’acoustique, un travail d’adaptation important est nécessaire pour chaque musicien et chanteur, car si l’on s’aide de l’ampleur du lieu pour obtenir une couleur musicale particulière, on doit se concentrer pour réduire l’effort et la puissance des instruments afin d’éviter une réverbération trop forte. C’est un équilibre à trouver.

Et comment avez-vous choisi le programme de ce concert ?
Il y a forcément l’impératif du chœur qui détermine le choix de l’œuvre en premier lieu. Et puis Puccini s’est imposé assez naturellement avec la Messa di gloria dont le caractère sacré est en accord parfait avec le lieu. C’est aussi une grande première pour moi de travailler l’œuvre de Puccini, qui adorait les voix, et cet amour des voix s’entendra mardi ! Quant à l’Ouverture dite Tragique de Brahms, elle comporte une dimension dramatique très forte et qui trouve un écho juste et poignant avec l’œuvre de Puccini.

Quelques précisions sur la Messa di gloria pour nos spectateurs ?
C’est une œuvre très claire pour le public : l’intention du compositeur est perceptible dès le début de la Messa di gloria, son message est pour ainsi dire en filigrane, diaphane et transparent dès les premières mesures. Puis, à l’arrivée des chœurs, toute l’énergie et la puissance de Puccini se déploie – et c’est remarquable – avec une très grande souplesse, c’est rare et c’est la force de cette œuvre. Puccini a su s’adapter avec brio au genre sacré de la messe, alors qu’il est plus connu pour le succès de ses opéras.

Et d’ailleurs, que diriez-vous à ceux qui n’aiment pas ses opéras ?
Je leur dirai que c’est l’occasion de se réconcilier avec l’œuvre de Puccini, c’est vraiment une autre facette de ses talents de compositeur, très différente des opéras bien connus. C’est une vraie découverte qu’on aime de plus en plus tout au long de l’écoute de la Messa di gloria. Et c’est aussi une œuvre très accessible, à la fois dans son format – assez court, d’une cinquantaine de minutes – et dans sa musicalité.

L’orchestre et chœur des Universités de Paris est une formation composée d’étudiants, comment en arrive-t-on au choix peu commun de diriger une telle formation ?
Quand on dirige une formation comme celle de l’O.C.U.P., on sait que la musique n’est pas leur activité principale, mais c’est l’assurance d’avoir face à soi des jeunes passionnés avec une vivacité d’esprit et d’intelligence qui est extrêmement stimulante. J’ai cette chance de travailler avec des profils d’une diversité extrême, et de pouvoir les façonner, les réunir de façon homogène et claire autour d’un même projet : c’est fascinant ! J’ai aussi été enseignant un peu plus tôt dans ma carrière, et c’est formidable de pouvoir arriver à un moment de sa vie où l’on peut communiquer et transmettre son expérience aux plus jeunes.

Pour finir, quelques mots pour décider ceux qui n’ont pas encore acheté leurs billets :
Il y a beaucoup de belles salles à Paris, mais aux Invalides on a la chance d’avoir un lieu unique par son atmosphère, combiné à l’envie et au désir de jeunes artistes, cela va donner quelque chose de très fort – je dirais même explosif ! – qu’on ne trouve nulle part ailleurs. »

Source :  Musée de l’Armée 

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